Interview

Yaya Banana : «La Ligue des champions africaine, mon plus grand souhait !»


Le onze Sang et Or aligné contre l'US Monastir le 3 mai 2009. (Photo CHALA)
Le onze Sang et Or aligné contre l'US Monastir le 3 mai 2009. (Photo CHALA)

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Recruté en milieu de saison dernière, Yaya Banana est encore méconnu du grand public espérantiste. Auteur d'une bonne préparation d'avant saison, il a tapé dans l'œil du coach Benzarti, qui lui prévoit un grand avenir.
Dans cette interview, Yaya se livre à nous. Il nous raconte ses débuts au Cameroun, son ascension et son arrivée à l'Espérance. Il nous parle de ses rêves et de ses aspirations...

 

Yaya Banana, bienvenue sur E-S-Tunis.com. Pourrez-vous vous présentez aux internautes Sang et Or ?

Je m'appelle Yaya Banana. J'ai 18 ans et je suis international olympique camerounais. J'ai commencé en Cadets avec l'équipe des Diables rouges où j'ai passé une année. Ensuite, je suis passé au centre de formation d'Ashile Football Club pour la même durée. C'est là que j'ai été sollicité par l'équipe nationale olympique camerounaise pour participer à la CAN, ce qui m'a permis par la suite d'être recruté par l'Espérance.


Après la CAN, avez-vous été contacté par des clubs européens ? Pourquoi avez-vous choisi de venir à l'Espérance ?

En effet, après la CAN j'ai reçu plusieurs sollicitations. Mais c'est l'Espérance qui m'a envoyé, la première, une lettre d'invitation. D'ailleurs, en même temps, j'ai reçu une autre invitation de la part de Sochaux. Cependant, un problème de visa m'a empêché de me déplacer en France. C'est à ce moment là que les dirigeants de l'Espérance ont insisté pour que je sois à Tunis, et me voilà aujourd'hui Sang et Or.


Ne regrettez vous pas l'offre de Sochaux, qui aurait pu vous faire connaitre en Europe ?

Même la Tunisie est un tremplin. Je ne regrette pas l'offre de Sochaux parce que l'Espérance aussi est un grand club et si je réussis à montrer mes qualités, je pourrais un jour aller en Europe et jouer en France ou en Espagne. Pourquoi pas !


Quel serait alors le championnat étranger dans lequel vous espérez évoluer un jour ?

C'est le championnat d'Espagne qui m'attire le plus. On y pratique un beau football. En plus, c'est là où évolue mon club favori, le F.C. Barcelone.


Une fois à l'Espérance, comment a été votre intégration ?

Vu la différence entre le championnat camerounais et celui tunisien, ce n'était pas du tout facile de s'intégrer au début. Cependant, on peut dire que ça commence à bien aller et je n'ai pas eu de problèmes jusqu'à maintenant.


Puisqu'on parle du championnat camerounais, pouvez-vous nous dire quelle est la différence par rapport au championnat tunisien, en vous basant sur ce que vous avez vécu depuis votre arrivée à l'Espérance ?

Le championnat camerounais n'est pas bien connu. De même, au niveau financier, la compétition manque de moyens. Ce qui n'est pas le cas à l'Espérance et en Tunisie en général où le niveau de jeu ainsi que le côté financier sont totalement différents de ce qu'il y a au Cameroun.


Passons maintenant au dernier stage de Monastir, comment vous vous êtes trouvé, surtout lors de la deuxième semaine où le travail physique était intense ?

Ce n'était pas du tout facile. On avait une semaine de retard par rapport aux autres équipes et c'est tout à fait logique de hausser un peu le rythme. C'était difficile de se lever chaque jour à 6h du matin et de s'entrainer trois fois par jour. Mais, c'est un choix qu'on doit assumer.Pour ma part, je peux dire que j'ai bien réussi mon stage. Je peux même confirmer que ça s'est très bien passé.


Est-ce que vous avez senti aussi la satisfaction du staff technique par rapport à ce que vous avez présenté lors de ce stage ?

Oui, absolument. Vous savez, le staff technique présente un menu de travail et c'est au joueur de montrer s'il est capable de suivre ou non. Pour ma part, j'ai fait une excellente préparation et le staff a bien apprécié ce que j'ai présenté. C'est pour ça que je suis content.


À l'Espérance, il y a déjà des joueurs expérimentés dans le compartiment défensif, tels que Abdi et Zied Derbali. Comment a été le contact avec eux, est-ce qu'ils vous ont bien accueilli ?

Oui, j'ai été bien accueilli. Le stage de préparation à Monastir m'a aidé à bien m'intégrer avec eux. D'ailleurs, les matchs d'application qu'on a disputés m'ont aidé dans ce sens. La communication s'est bien passée entre Abdi et moi ainsi qu'avec Z. Derbali et tous les autres joueurs.


Vous avez joué aux cotés de Abdi et Derbali. Comment ça s'est passé pour vous et avec lequel des deux vous vous êtes senti le plus à l'aise ?

Je me suis trouvé à l'aise avec les deux. C'est la même chose pour eux aussi, ils m'ont dit qu'ils se sentent tranquilles lorsqu'ils jouent à mes côtés.


Votre poste de prédilection c'est l'axe de la défense. Pouvez-vous jouer dans d'autres postes, comme par exemple en tant qu'arrière latéral ?

Tout à fait. Je suis un joueur polyvalent et je peux jouer dans tous les postes en défense. Cependant, il est vrai que je me sens mieux lorsque j'évolue dans l'axe de la défense.


Donc si le coach a un jour besoin de vous pour évoluer en tant que latéral, vous assurerez la relève ?

Oui pourquoi pas, du moment que j'ai la chance de jouer. Il faut toujours avoir confiance en soi-même et travailler pour mériter sa place.


Parlons maintenant de la Coupe du monde des U-20 qui se déroulera en Égypte du 25 septembre au 16 octobre 2009. Comment appréhendez-vous cette joute, vous qui êtes titulaire au sein des lionceaux du Cameroun ?

Pour moi, après une très bonne CAN sur le plan personnel, j'attends beaucoup de cette Coupe du Monde. C'est une nouvelle expérience que je vais tenter pour montrer ce dont je suis capable et honorer ainsi mon pays.

La Coupe du monde est déjà pour bientôt. On a déjà commencé la préparation avec un stage au pays pour les amateurs et moi je vais rejoindre le stage qui se déroulera au mois d'août en compagnie des autres professionnels de l'équipe.


Généralement en Tunisie, lorsqu'on recrute un joueur étranger, les postes ciblés sont ceux du milieu de terrain et de l'attaque. On recrute rarement des défenseurs. Donc à votre avis, est-ce que l'Espérance peut, à long terme, vous assurer une place en Europe ?

Vous savez, en football généralement, les défenseurs travaillent beaucoup mais sont peu reconnus. C'est vrai que chacun fait son travail dans son compartiment mais les défenseurs sont ceux qui travaillent plus. Malheureusement, sur le marché, ils ne sont pas trop vus. Cependant, je crois en mes capacités et je compte beaucoup travailler afin de réaliser mon rêve.


À votre avis, avec l'effectif actuel, l'Espérance est-elle capable d'aller loin en Ligue des champions africaine, ou bien aurait-elle besoin de certains renforts ?

Vu l'effectif actuel et la confiance du coach en ses joueurs, je crois que nous pouvons faire quelque chose de bien. Mais il faudra travailler d'arrache-pied pour y arriver.


Yaya, le mot de la fin. Vous avez le champ libre.

Tout d'abord, un mot pour le public Sang et Or que j'ai eu l'occasion d'admirer à la fin de la saison passée. C'est vraiment un grand public qui encourage beaucoup le club. J'aimerais le remercier à cette occasion et lui demander d'être un peu patient avec nous pour cette nouvelle saison.

Je tiens à remercier Mr Meddeb et son porte parole Mr Raouf [Ounaies] qui veillent toujours sur l'ensemble de l'équipe. Le président est un homme de parole. Il nous a fait confiance et c'est à nous maintenant de prouver qu'on mérite tout ça.

J'espère aider le club à gagner le plus de titres possibles et contribuer à rendre le public heureux. J'aimerais aussi gagner le championnat cette saison. La coupe de Tunisie et la Ligue des champions africaine aussi. C'est mon plus grand souhait et inch'Allah j'y contribuerai.