Analyse

Une belle qualification dans une ambiance de kermesse


Le «Onze» Sang et Or ayant disputé le derby du 1er mars 2009 à Radès. (Photo CHALA)
Le «Onze» Sang et Or ayant disputé le derby du 1er mars 2009 à Radès. (Photo CHALA)

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Le marathon imposé par le calendrier démentiel de cette fin de saison se poursuit et hier retour à la Ligue des Champions Arabe avec la rencontre retour pour le compte de la demi-finale face aux algériens de l'Entente de Sétif. Il faut dire que même si le match est d'une importance capitale, il n'en demeure pas moins que de part le résultat acquis à Sétif même, cette rencontre est relativement la moins stressante parmi celles qui ont été disputées jusqu'ici.

Benzarti a toutefois choisi le onze type qui lui a donné confiance ces derniers temps avec notamment le retour de Korbi, mais il a ajouté une touche technique à notre milieu en incorporant Msakni à la place de Bouazzi légèrement blessé.


Les têtes étaient plus libérées, mais les jambes étaient plombées.


Le match fut assez plaisant, quoique l'Espérance n'a pas réédité la belle prestation du match aller. Il faut dire qu'avec la succession des rencontres, notre coach a choisi de ne pas jouer le pressing haut et asphyxiant, sachant que ses poulains ne peuvent pas tenir physiquement les 90 minutes du match. Et puis avec une avance d'un but d'écart, il a choisi d'attendre les algériens au milieu du terrain et gérer la rencontre à notre guise d'autant que dès la huitième minute, les sétifiens ont désormais deux buts à remonter et ce n'est plus une mince affaire quand on connaît l'amélioration nette de notre défense qui n'a encaissé aucun but depuis six matchs déjà. Mieux encore, notre défense est devenue hermétique à souhait grâce à sa stabilité retrouvée et surtout à un nouveau maestro -Wissem Abdi- qui a donné une autre dimension à l'arrière garde de notre équipe. Abdi, qui a éclaboussé hier sa classe dominant partenaires et adversaires, est accrédité d'une sortie époustouflante. Mais hier il n'y avait pas que Abdi, on a vu un Korbi au four et au moulin, le porteur d'eau parfait dont l'équipe a besoin. S'il se concentre plus sur la rencontre et ne gaspille pas inutilement ses moyens physiques mais aussi mentaux dans la provocation, Khaled sera à coup sûr dans peu de temps la plaque tournante de notre équipe et un joueur incontournable, car ce garçon nous a apporté non seulement beaucoup de fraicheur depuis son recrutement, mais aussi sa rage de vaincre et sa « grinta » qui nous faisait défaut au début de la saison. On doit mentionner aussi la sortie irréprochable de Msakni. En plus de sa technique raffinée, il nous a montré quelques facettes de son immense talent non encore exploité. Quand ce joueur joue en confiance, il ne fait que nous épater et avec quelques rencontres supplémentaires dans les jambes, Youssef va surement nous émerveiller dans un futur tout proche. Une autre satisfaction nous est venue de Janvier Basela, ce jeune on le connaît déjà doué et sachant manier le ballon, mais depuis son retour au premier plan, il s'améliore au fil des matchs et hier il a fait la meilleure sortie depuis l'avènement de Benzarti. Certes il garde encore quelques lacunes défensives, mais avec lui le couloir droit n'est plus notre point faible. Dommage que beaucoup de nos joueurs étaient hier émoussés physiquement -et c'est normal avec la succession des matchs à un rythme endiablé- à l'image de Souissi qui n'a pas été aussi incisif que lors des dernières rencontres ou Darragi qui a terminé la partie épuisé, voir lessivé, mais ça ne l'a pas empêché d'être le principal artisan d'un but d'anthologie inscrit à la fin avec un enchaînement digne des grandes équipes. Si on n'a pas vu l'Espérance écraser Sétif hier, ce n'est sûrement pas à cause de la supériorité de cette dernière, loin de là, mais c'était un choix stratégique et tactique décidé par notre staff technique. Alors on a vu certes l'ESS dominer par moments les débats mais Kasraoui n'a été mis que rarement à rude épreuve. La domination des « bianco nero » était stérile et inefficace et n'eut été les problèmes physiques rencontrés par certains de nos joueurs clefs, la note aurait été encore plus corsée.


Mai: Le mois de la récolte


On s'approche de plus en plus du dernier sprint, et le mois de mai sera « inchalah » le mois de la récolte. Mais pour que la récolte soit à la hauteur de nos espérances, cinq matchs nous attendent durant trois semaines : deux pour le compte de la Ligue des Champions Arabe, deux pour le compte de la Coupe de Tunisie -si on se qualifie à la finale- et enfin la plus importante à mon sens, le dernier match du Championnat de Tunisie avec à la clef le titre de champion de Tunisie si on s'impose face à l'autre ESS, l'Etoile du Sahel. Il faudrait encore souffrir pour passer tous ces obstacles sans encombre. Mais quand on dispose d'un effectif relativement riche et d'une qualité insoupçonnable, quand on possède un staff technique qui sait quoi faire avec un capitaine de navire roublard à souhait, quand notre staff médical fait des merveilles, voire parfois des miracles en mettant sur pieds plus vite que prévu les blessés et surtout en évitant le surmenage tant physique que mental de tout notre effectif malgré la cadence effrénée des rencontres et quand tout ce beau monde est chapeauté par un grand président qui met tous les moyens qu'il a à sa disposition pour mener à bon port notre équipe vers le but tant souhaité par notre public « la roubaâya », ce merveilleux public ne peut qu'être tranquillisé quant au verdict de ce mois de mai tant attendu, un public qui a retrouvé de la couleur après les rencontres stressantes des semaines passées et surtout un public fidèle toujours derrière son équipe et constituant un catalyseur pour nos joueurs et leur permettant d'enchainer les rencontres sans se soucier de leurs cadences.